Elections générales italiennes : qui va gouverner le pays?

Les élections générales italiennes du dimanche 4 mars ont donné un résultat inédit dans la péninsule pour la XVIIIe Législature élue de la République italienne.

Comment ça marche ?

Les électeurs sont appelés pour renouveler la Chambre (630 sièges) et le Sénat (315 sièges + 5 sénateurs à vie hors scrutin). Seuls les électeurs de plus de 25 ans peuvent voter lors des sénatoriales, soit 42 millions sur les 46 millions d’Italiens inscrits sur liste électorale. Les élections se déroulent en un seul tour et fonctionnent sur un système proportionnel mixte – 37% au scrutin uninominal majoritaire, 63% au scrutin proportionnel dont 2% réservés aux Italiens de l’étranger. Le seuil de 3% est requis pour obtenir un siège à la proportionnelle (seuil porté à 10% pour les coalitions ; les voix des partis de coalition ne sont pas prises en compte en dessous de 1%).

L’équilibre bouleversé

Aucune des trois principales forces politiques n’a obtenu la majorité.

Le Mouvement 5 étoiles (M5S) mené par le jeune Luigi di Maio (31 ans) devient le premier parti au Parlement avec 32,7%. Le parti anti-système supplante les formations historiques pour la première fois dans ce scrutin.

Il est toutefois devancé par la « Coalition de centre droit » regroupant Forza Italia de l’incontournable Silvio Berlusconi (inéligible depuis 2013), la Ligue du Nord de Matteo Salvini (extrême droite) et Fratelli d’Italia (néofasciste). Ce groupe cumule 37% des voix. La percée de la Ligue, parti d’extrême droite est révélateur de la situation en Italie, premier checkpoint pour de nombreux migrants. La fusillade perpétrée par un extrémiste sur des demandeurs d’asile de Macerata avait bouleversé le débat public lors de la campagne et révèle le grand intérêt des Italiens pour le sujet migratoire.

Le Parti démocrate (PD) de Matteo Renzi reste le second parti mais observe un net recul en enregistrant 22,9% des voix. La formation du président du Conseil sortant Paolo Gentiloni perd 200 sièges à la Chambre et 78 au Sénat. Matteo Renzi, le prédécesseur de Gentiloni très décrié, annonce le lendemain sa démission au poste de secrétaire du PD. C’est une nouvelle déconvenue pour les partis europhiles, le PD étant soutenu par Emmanuel Macron.

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Matteo Renzi, secrétaire général du PD a présenté sa démission au lendemain du scrutin.

Conséquences

40% des voix sont nécessaires pour accéder au pouvoir, aucune des forces politiques n’a atteint ce seuil. Il s’agit surtout d’une défaite pour les partis majoritaires (PD et Forza Italia) qui ne semblent plus répondre aux attentes des électeurs. Le M5S s’impose comme le principal parti du pays et se cherche des alliés alors que Forza Italia propose une improbable coalition avec le PD.

La réunion du Parlement aura lieu le 23 mars pour former un nouveau gouvernement. D’ici là, rien ni personne ne peut dire qui présidera l’Italie dans les semaines à venir.

 

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