Des moteurs de recherche vraiment « verts » ?

Des alternatives de plus en plus nombreuses au géant américain Google émergent sur le marché des moteurs de recherche. Certains se revendiquent “éco-responsables”, qu’en est-il vraiment ?

Pas de quoi faire trembler le mastodonte californien qui représente encore en mai 2018 près de 90% des parts de marché, suivi par Bing à 3% et Yahoo! à 2%. Pourtant, de plus en plus d’utilisateurs souhaitent prendre leurs distances avec Google après les scandales liés à la fuite de données personnelles. En mars dernier, une faille dans le réseau social de l’entreprise, ayant exposé les données personnelles de près d’un demi million de comptes, a forcé la fermeture de Google+. Cette affaire fait elle-même écho au scandale Facebook-Cambridge Analytica. De quoi alimenter la défiance des internautes.

Entre autres alternatives, le moteur de recherche européen Qwant représente une bonne solution pour les gens soucieux de protéger leurs données personnelles. La boîte basée en France ne trace ni ne vend les datas des utilisateurs. Sa popularité grandissante témoigne de ce phénomène. Mais d’autres arguments justifient de se détourner de Google, notamment celui de l’écologie. De nouveaux moteurs participent, par différentes méthodes, à la protection de la planète. La plupart reverse une partie ou l’entièreté des revenus publicitaires à des associations de protection de l’environnement. Parmi les plus utilisés : les français Lilo et Ecogine mais surtout Ecosia.   

Ecosia,  le revers de la médaille

Ecosia, comme les exemples précédents, est en réalité un “métamoteur”, c’est-à-dire un intermédiaire vers d’autres moteurs de recherche de référence pour en récupérer une partie des revenus publicitaires. Pour sa part, il utilise le référencement de Bing (Microsoft) et les encarts publicitaires de Yahoo. Les résultats proposés n’ont donc rien à envier aux géants du secteur. Mais ce procédé reçoit des critiques récurrentes émettant l’hypothèse qu’il ne s’agirait en fait que d’un stratagème des “concurrents” de Google pour glaner des utilisateurs, surfant sur une conscience écologique qui a le vent en poupe. Mais un écologisme naïf ne vaut-il pas mieux que le cynisme ?ecosia.jpg

Sur le papier, le projet d’Ecosia est très séduisant. Pour 45 recherches à partir de leur plateforme, un arbre est planté. La boîte allemande a atteint ce mercredi 18 octobre le seuil des 40 millions d’arbres plantés. Pour l’instant, les activités d’Ecosia concerne essentiellement les pays africains mais ils agissent également au Pérou et viennent d’annoncer un projet en Andalousie, le premier en Europe. L’arbre comme “super-héros de la planète” d’après leurs mots, est au centre de tous leurs projets. De la captation de CO², à la fertilisation des terres en passant par la création de milliers d’emplois grâce à la plantation. Aujourd’hui, plus de 6 millions d’euros ont été récoltés puis reversés aux associations depuis la création du site en 2009, un total encourageant mais probablement pas suffisant pour parvenir à l’objectif ultime de la boîte : la plantation d’un milliard d’arbres d’ici à 2020.

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